DIMANCHE
La journée commence bien pour les campeurs puisque un petit déjeuner varié et copieux leur est réservé…de quoi reprendre des forces en attendant le début des hostilités prévu à 14H30.
CONSCIENCE
Un concert qui ne m’a pas captivé mais qui fut semble-t-il un régal pour les amateurs de Heavy Prog ; les connaisseurs comparent volontiers ce groupe Parisien à PAIN OF SALVATION ; sûr que dans le style, cela semble pas mal foutu, et que le chanteur a un grain de voix bien agréable, mais ce n’est définitivement pas ma tasse de thé.
LOPSIDED
Originaires de Valenciennes, LOPSIDED pratique une musique très progressive dont je ne pourrai pas non plus dire grand chose, vu que je n’y suis pas sensible, sauf qu’ils ont l’air de bien toucher au niveau technique ; je reconnais que c’est une Lapalissade vis à vis de musiciens qui évoluent dans ce style.
FIREMOUTH
Le Rock’n’Roll bien burné proposé par ce combo Londonien sent la graisse et la sueur ; même si j’ai déjà vu mieux dans ce style simple mais efficace, je dois reconnaître que certains riffs particulièrement bien décochés ont touché juste ! Un concert sympa permettant de se remettre des soporifiques circonvolutions qui ont précédé.
COSTA GRAVOS
Un groupe qui m’a réellement fait une très très forte impression ; leur musique est totalement expérimentale et déjantée ; elle peut prendre des colorations aussi diverses que Thrash, Death, Reggae, Disco ou musette, j’en passe et des meilleures ! Il y a même une intro au clavier qui sonne carrément Celtique avec le son de harpe ! Cela donne un mélange improbable qui part dans tous les sens ; mais là où le groupe est fort, c’est qu’il parvient à faire passer cette surenchère dans la juxtaposition de styles, sans provoquer ni saturation, ni ennui, comme cela pourrai être le cas au bout de 10 minutes pour un groupe moins talentueux ; il faut souligner le niveau exceptionnel de musiciens, menés tambour battant (c’est le cas de le dire) par un batteur en salopette orange, complètement cinglé, mais qui a du en écœurer plus d’un, tant son niveau technique est élevé ; il faut également ajouter l’importance du côté visuel, apporté par l’attitude complètement démente, mais Ô combien jouissive, des Gravos ; je retiens, par exemple, la façon de bouger du claviériste, qui donne l’impression d’être fait de caoutchouc ; il nous fait une démonstration de Street Dance proprement époustouflante ; alors, pour être honnête, je ne sais pas si je m’éclaterai autant en les écoutant sur album, dans la mesure où il n’y aurai pas le côté visuel : cette musique partant dans tous les sens pourrai finir par me fatiguer ; tout en gardant leur folie, il faudrait peut-être qu’ils donnent un peu plus d’unité à leurs compos…mais je peux vous dire que ces 20 minutes de concert m’ont littéralement enthousiasmé ! Je vous recommande chaudement de ne pas les rater si vous avez l’occasion de les voir, car je suis prêt à parier que vous ne regretterez pas cette folle expérience.
WILD WEST
Ce groupe originaire de l’Ouest de la France pratique une musique qui évoquerai plutôt cette contrée plus sauvage qu’est le far West ! On a affaire à un Hard Rock très américanisé avec une coloration sudiste des plus agréables ; bref, tout cela donne l’impression que ces musiciens se sont égarés à la fois dans l’espace et dans le temps ! Mais dans les années 80, parmi ceux qui appréciaient le Hard Rock, beaucoup aimaient aussi le Rock Sudiste de MOLLY HATCHET, BLACKFOOT et autres…Nul doute que les rescapés de cette période présents au RaismesFest ont apprécié largement ce concert ! Le bon feeling dégagé par le chant et les parties de guitares incitent à se laisser prendre au jeu, et à savourer cette musique, une chope, ou beaucoup mieux, une bouteille de Jack Daniels à la main!
NO SCRAP
Ce groupe originaire de Cambrai propose un Thrash Death qui peut faire penser à CHILDREN OF BODOM pour les Grunts et le style des morceaux ; on peut noter de plus un côté Dark Atmosphérique, grâce à la présence du clavier, sur des passages plus calmes où le chant est clair ; on pense alors à DARK TRANQUILITY, groupe dont le bassiste arbore d’ailleurs un Tee shirt ; ce concert ne s’est donc pas distingué par son originalité, mais les compos me sont apparues assez intéressantes et ‘prenantes’, grâce aux ambiances que ces musiciens savent créer.
THE OLD DEAD TREE
The Old Dead Tree est un groupe Parisien dont ce concert nous prouve le talent et l’originalité ; puisant dans les 2 albums qu’ils ont à leur actif, ils nous offrent un Dark Metal mélodique qui peut se faire brutal avec un chant agressif, ou mélancolique ; la voix se fait alors claire et envoûtante ; les compositions n’hésitent pas à flirter avec la pop comme avec le Metal le plus extrême, ce qui donne au groupe sa coloration personnelle ; les ambiances développées sont intenses et donnent à la musique un fort potentiel émotionnel : on se laisse alors malmener de la mélancolie la plus suicidaire à des crises de rage meurtrière et désespérée ; la qualité de la restitution sur scène de telles compositions ont fait de ce concert un moment véritablement marquant.
SVALD
SVALD propose un show d’une grande originalité, mêlant l’univers du Metal à celui du cirque et du théâtre ; ainsi la chanteuse se présente comme ‘La Colombine perdue’ et le bassiste hurleur comme ‘le clown colérique’ ; le groupe cherche à créer une ambiance faite de burlesque, de grotesque et de cruauté ; leur ambition est de donner vie à un univers fait de poésie et de folie ; pour situer mes impressions, je dirai que je ne suis pas très réceptif à ce genre de spectacle qui fait très ’Théâtre de rue’, mais les longues déclamations de la chanteuse m’ont semblé pompeuses, la folie qu’elle simule complètement artificielle : elle ne la ressent visiblement pas réellement de l’intérieur et je n’y crois pas une seule seconde ; de plus, l’espère de rire hystérique stéréotypé qu’elle lance à tous bout de champ sonne faux et devient très vite agaçant ; je n’ai pas non plus été emballé par la qualité de l’exécution des morceaux; le clip disponible sur le site du groupe semble pourtant excellent mais tout cela semble bien difficile et ambitieux à reproduire dans le cadre d’un concert.
ANYONE’S DAUGHTER
ANYONE’S DAUGHTER est un groupe de Hard FM Allemand qui a sévi dans les années 80 (de 1979 à 1986 pour être exact) ; il s’agit donc d’une réformation ; la musique correspond bien à ce qui se faisait de plus sirupeux dans le style à cette période, comme STYX, TOTO ou ASIA, encore qu’ils n’y ait ici ni la finesse, ni la qualité de composition de ces groupes ; il faut aimer le Hard FM mou, flirtant avec la pop, pour apprécier ce concert ; à noter que le chanteur noir apporte parfois une coloration un peu soul aux morceaux ; si l’ensemble est pas mal exécuté, on ne peut toutefois pas dire que ce concert fut un moment passionnant ; le ciel de Raismes en a pleuré de grosses gouttes d’ennui, et même le lave vaisselle n’a pas apprécié, puisqu’il provoqua un court circuit privant d’électricité tout le site, et écourtant ainsi le set de 10 minutes : merci à lui !
DEAD SOUL TRIBE
DEAD SOUL TRIBE est un groupe basé en Autriche, mais c’est en fait le projet solo de Buddy Lackey, le chanteur du groupe Américain PSYCHOTIC WALTZ ; cependant, dans le cadre de ce projet, il se fait appeler Devon Graves (!) Il y révèle semble-t-il son côté mystique et ses problèmes existentiels ; mais si la voix est belle et pleine de sensibilité, j’ai rarement entendu une musique aussi soporifique ; on a affaire à un Hard Rock classique, revisité façon SOUNDGARDEN, qui s’exprime au travers de morceaux qui entrent dans une oreille pour aussitôt ressortir par l’autre, tant ils sont vides d’inspiration. On a véritablement l’impression d’entendre du remplissage, sans aucune idée de composition ; assister à ce concert se révèle en fait aussi intéressant que de lire l’annuaire téléphonique de A à Z…C’est heureusement moins long !
ANATHEMA
Pour situer mes impressions sur ce concert qui concluait en beauté le festival, je dois préciser que je connais très peu ANATHEMA ; je m’attendais en fait à un concert planant, voire mou et hautement soporifique ; j’ai donc été surpris de voir de quel peps les Hollandais étaient capables, notamment au travers de passages particulièrement énergiques ; j’ai également été saisi par la puissance des morceaux les plus Zen, qui à leur façon dégagent eux aussi une énergie ; bref, j’étais bien loin de l’ennui mortel auquel je m’attendais ! Je trouve cependant que ce genre de concert s’apprécierait beaucoup plus dans un petit club que dans le cadre d’un festival en plein air, surtout quand il en constitue la clôture ; j’imagine une ambiance feutrée, une grande proximité avec le groupe et un bar pas trop loin…ou alors, tout simplement écouter ces morceaux sur mon lit, en laissant dériver mon imagination ; si je ne suis pas devenu fan du groupe, j’ai été néanmoins fortement séduit et je m’en fais à présent une image différente ; la simplicité des musiciens et la sincérité qu’on ressent au travers de leur attitude sur scène ont donné un concert de grande classe, conclusion toute en finesse et en émotion du RaismesFest 2005.
Contrairement à ce que semblait ressentir un des organisateurs, cette 8éme édition (déjà !) du festival de Raismes fut loin d’être ratée : la pluie n’a réellement obligé le public à s’abriter que pendant 2 concerts ; la panne de courant due à ce satané lave vaisselle (serai-ce un coup du Lavatory Love Machine d’EDGUY qui passait par là ?) n’a amputé que de 10 minutes un concert qui n’était pas des plus passionnant ; le festival fut bien organisé, par une équipe toujours aussi sympathique et bon enfant, dans la plus pure tradition Ch’ti !
J’ai été frappé par le grand décalage entre la programmation de la scène principale, plutôt axée sur le Metal traditionnel, et la scène régionale ‘Découvertes’ qui faisait la part belle au Brutal Neo-Core, Fusion et compagnie ; il y eut des concerts intéressant au travers de toutes ces tendances, qui peuvent fort bien cohabiter, comme on l’a vu lors de ce festival ; cette tolérance réciproque entre les différentes tendances de notre musique est pour moi un aspect important de l’Esprit Metal ; elle rend possible le moment privilégié, amical et convivial que fut encore le RaismesFest cette année.